Réserve naturelle d’Itombwe, Réserve
de faune de Lomako, Parc marin des mangroves, Réserve intégrale du Mont Hoyo, Réserve
naturelle intégrale de Nsele, Réserve de faune des Okapi, Réserve naturelle de
Tumba Ledima
1. Réserve
naturelle d’Itombwe (RNI) (760 000 ha)
La réserve naturelle d’Itombwe a été créée par l’arrêté
ministériel n°038/CAB/MIN/ECN-EF/2006 du 11 octobre 2006. Elle est située dans
la Province du Sud-Kivu, au nord-ouest du lac Tanganyika. Le massif d’Itombwe
(Gorilla Journal 39, décembre 2009) représente l’ensemble le plus vaste des
forêts sub-montagnardes d’Afrique. Ce massif, d’une superficie de 12 000 km²
environ, comprend une zone forestière d’un seul tenant, le massif central,
d’une superficie de 6 500 km² d’une altitude pouvant atteindre jusqu’à 3 700 m.
Le massif central abrite plusieurs habitats forestiers exceptionnels : bambous,
landes, zones transitoires humides de Miombo et une savane arborée écotone de
haute altitude. On y trouve d’importantes populations de chimpanzés de l’Est (Pan
troglodytes schweinfurthii) et de l’espèce menacée des gorilles Grauer (Gorilla
beringei graueri). Le massif d’Itombwe représente l’une des zones les plus
propices à la conservation des grands singes et de la biodiversité endémique
des massifs du rift Albertin.
2. Réserve de
faune de Lomako (362 500 ha)
La réserve de faune de Lomako a été créée par
arrêté ministériel n°024/CAB/MEN du 28 Juin 2006 et la décision ECN-EF/2006. La
réserve est située dans les territoires de Béfalé et de Bongandanga, les
Secteurs de Bongandanga et Lomako, dans la Province de l'Equateur. Sa
superficie est de 362 500 ha.
La Réserve est délimitée au nord par la rivière
Yokokala, au sud par la rivière Lomako, à l’ouest par la rivière Tuende, et à
l’est par la rivière Waya. Elle se caractérise essentiellement par sa
population de Bonobos.
3. Parc marin des
mangroves (PMM) (76 800 ha)
Le Parc Marin des Mangroves (PMM) est une réserve
naturelle intégrale qui a été créée par l’arrêté ministériel n°0044/CM/ECN/92
du 2 mai 1992 en vue de protéger le biotope spécial du littoral atlantique et
les ressources biologiques caractéristiques des zones humides dont la forêt des
mangroves à palétuvier, le Lamantin, la Tortue, plusieurs espèces d’oiseaux
aquatiques et, de contribuer à la promotion du tourisme dans l’axe Kinshasa –
Océan. Le Parc Marin des Mangroves est situé à l’embouchure du Fleuve Congo
dans la province du Bas-Congo. Il a une superficie de 768 km² dont 20 % sont
situés dans l’océan atlantique. Le PMM est un site RAMSAR. Le PMM est subdivisé
en deux zones : (1) la Zone A de protection intégrale proprement dite
comprenant la majeure partie des mangroves à palétuviers et constituée d’îlots
et de chenaux et, (2) la Zone B de protection partielle caractérisée par de la
savane humide dénudée avec des étangs. Les principales espèces du PMM sont les
tortues marines et les lamantins. On note aussi la présence du Buffle, du
Potamochère, du Cercopithèque (sp.), de l’Hippopotame, du Céphalophe (sp.), du
Sitatunga, du Guib harnaché. Il y aurait, en outre 40 espèces de poissons et 13
espèces de reptiles. L’habitat est constitué de forêts marécageuses, de forêts
périodiquement inondées, de forêts de mangroves, ainsi que de savanes.
4. Réserve
intégrale du Mont Hoyo (6000 ha)
La réserve intégrale du Mont Hoyo comprend le
Mont Hoyo (1 450 m d’altitude) et ses environs, une zone de forêt équatoriale à
peu près circulaire. Ce site est situé à l’extrémité nord de la bordure du
Rwenzori (NE de la RDC), entre le plateau de Landu au nord et le PNVi au sud,
quelques 125 km au nord de la ville de Beni. Elle se localise, en province
orientale, à proximité de la frontière ougandaise, et entre les rivières Bombu,
Yaonda, Kalakala et Loya. Elle constitue la partie orientale de la forêt de
l’Ituri et est reliée au parc national des Virunga par un couloir entre les
rivières Makoya et Abia. La montagne est truffée de grottes, de cascades et sa
densité de population est relativement faible.
Le Mont Hoyo est classé comme réserve géologique
et forestière. On y trouve des grottes, de très belles cascades en gradins
remarquables dits « escaliers de vénus ». La forêt équatoriale, située
à près de 1 000 m d’altitude sur le Mont Hoyo, entre les lacs Albert et
Edouard, constitue un des habitats naturels les plus riches en oiseaux, et
chiroptères.
5. Réserve
naturelle intégrale de Nsele (3 550 ha)
Le parc de la Nsele a été créé par ordonnance
N°83-110 du 5 mai 1983 comme réserve naturelle intégrale dénommée «Parc
Président Mobutu». D’une superficie de 3550 hectares, contigu au domaine
présidentiel de la Nsele, il est situé à 60 km à l’est de Kinshasa, dans la
commune de la Nsele. On y retrouve encore quelques espèces de cercopithèques de
Brazza, de phacochères, de sitatungas, de tortues, de varans du Nil ainsi que
des pintades et de perdrix encore en abondance. Le parc de la Nsele est
caractérisé par deux types de végétations dominantes que sont la forêt galerie
le long de la Nsele et la savane arbustive avec présence très remarquée de Borassus
regina. Les habitats de ce parc sont en grande partie dévastés par les
activités humaines.
6. Réserve de
faune des Okapi (RFO) (1 376 200 ha)
La Réserve de Faune à Okapi a été créée par
arrêté ministériel N°045/CM/ECN/92 du 2 mai 1992. C’est une réserve naturelle
intégrale inscrite sur la liste des Sites du Patrimoine Mondial de l’UNESCO
depuis 1996. La RFO fait partie de la Forêt de l’Ituri qui se trouve être un
refuge forestier de la période glaciaire pléistocène. Forte de cet héritage, la
RFO est reconnue pour ses endémismes et sa diversité. Il y a 17 espèces de
primates (13 diurnes et quatre nocturnes), huit espèces de céphalophes et un nombre
important de mammifères parmi lesquels on trouve l’Eléphant, le Buffle, les
Hylochères, le Léopard, et l’Okapi, dont les grandes concentrations sont
signalées dans l’Ituri et qui est endémique à la RDC. C’est dans cette réserve
que se trouve la plus importante population d’éléphants de forêts en République
Démocratique du Congo. Il existe d’autres mammifères endémiques à la RFO dont
la genette aquatique. L’avifaune est également riche tout comme la faune
aquatique, les batraciens, les insectes, et les chiroptères. Les habitats de la
RFO sont généralement dominés par des forêts à Gilbertiodendron dewevrei et
de forêts mixtes à Cynometra alexandrii formant 90% de la canopée, un
phénomène rare dans les tropiques. Au nord de la Réserve, on découvre de
spectaculaires inselbergs, tours de granits, surplombants la canopée et
abritant des espèces animales et végétales spécialement adaptées à ce microclimat.
Les pygmées nomades Mbuti et Efe, et des fermiers Bantous vivent dans la
réserve.
7. Réserve
naturelle de Tumba Ledima (RTL) (750 000 ha)
La réserve naturelle de Tumba-Ledima a
été créée par arrêté ministériel n°053/ CAB/MIN/ECN/EF/2006 du 07 décembre
2006. Ses principaux types d’habitats sont les rivières permanentes d'eau et
ruisseaux, les marais d'eau douce permanents, les marais et les marécages. Le
lac Tumba se jette dans le fleuve Congo, et se caractérise par une eau acide et
une faible teneur en minéraux. Le lac est riche en invertébrés et en avifaune
qui sont largement maintenus par la matière organique allochtone résultant des
forêts environnantes. Il s’agit d’une zone clé pour l'alimentation, la
reproduction des oiseaux migrateurs (congrégations de rufa Anhinga et Ardea
purpurea). Il y a deux types d’habitats majeurs dans la réserve : les
forêts tropicales humides au nord tandis qu’au sud les forêts cèdent leur place
aux formations savanicoles. Ce système de transition de la forêt vers la savane
fait que la diversité floristique est très élevé. Une étude botanique récente
de la zone a pu révéler la présence de 420 espèces des plantes.
Un inventaire en 2006 a montré que les
éléphants (Loxodonta africana cyclotis), que l’on croyait pourtant disparus
de cette zone très proche du fleuve Congo, sont encore présents dans cette
partie du paysage bien que leur densité soit faible. Les bonobos (Pan
paniscus) sont présents avec une densité variable dont la plus faible se
trouve dans la zone autour de Botuali et la plus élevée vers la pointe sud de
la réserve. Hormis ces espèces charismatiques, on trouve dans la réserve une
gamme importante de grands mammifères dont les sitatungas, les guibs harnachés
et les buffles de forêt qui y sont en nombre significatifs bien que cette
dernière espèce ne soit repérée qu’en distribution discontinue. En ce qui
concerne des primates autres que les bonobos, les mangabeys noirs (Lophocebus
atterrimus), les ascagnes (Cercopithecus ascanius), les mones (Cercopithecus
mona wolfi) sont en nombre assez important tandis que les colobes bais et
ceux d’Angola (Cercopithecus angolensis), autrefois supposés en nombres
important sont devenus très rares, à cause de l’intensité de la chasse. Sur les
berges du lac Etongo, faisant partie de la réserve, on trouve aussi le singe
des marais (Allenopithecus nigroviridis).
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