Fleuve
d'Afrique centrale, né sur le plateau du Katanga, qui se jette dans
l'Atlantique ; 4 700 km (bassin de 3 800 000 km2). Fleuve Zaïre – nommé ainsi par le Président
Mobutu de 1971 à 1997, du nom donné au 16ème siècle par les Portugais – puis
ensuite renommé Congo, est le plus grand fleuve de la partie ouest de
l’Afrique centrale, il sert de frontière naturelle entre la République
Démocratique du Congo, la République du Congo et l’Angola.
Cinquième
fleuve du monde et avec ses 4700 km de longueur, le fleuve Congo est le
deuxième plus long fleuve d’Afrique après le Nil. Avec ses affluents,
il irrigue la deuxième plus grande forêt tropicale humide au monde. Il détient,
en outre, par son débit, le second rang mondial après l’Amazone et, est le
deuxième bassin versant en termes d’importance. Il est
aussi depuis 2008,
avec des relevés bathymétriques par
sonar, considéré comme le fleuve le plus profond au monde avec une profondeur
atteignant 221 mètres sous forme de canyons immergés, abritant même une faune
typiquement abyssale parfois rejetée agonisante à sa surface en raison
d'accidents de décompression brutale provoqués par la force des courants.
Le Fleuve Congo prend sa source dans le sud-est de la République
Démocratique du Congo, pays dans lequel il coule jusqu'à son embouchure (tout
en formant sur une partie de son cours la frontière avec la République du
Congo). Sa source officielle est celle du Lualaba : une mare, située à
1 420 m d'altitude au Katanga, sur une pénéplaine aux pentes
incertaines, où prennent également naissance le Zambèze et la Kafue. Son
cours s'enfonce assez vite dans les gorges de Nzilo, puis il débouche dans les
plaines du Kamolondo, fossé tectonique en partie remblayé et semé de marécages
et de lacs encombrés par les papyrus (lac Upemba, lac Kisale, etc.). C'est peu
après que confluent la Luvua, qui, par la Luapula, lui apporte les eaux du
bassin du lac Bangweulu (Zambie), puis la Lukuga, exutoire du lac Tanganyika.
De par sa
position médiane de l’équateur, le débit du fleuve est stable et est, de ce
fait, navigable tout au long de l’année et en toute saison. Ce qui représente
un phénomène unique au monde ; en effet, 1/3 du bassin du fleuve se trouve dans
l’hémisphère nord et 2/3 dans l’hémisphère sud. Conséquence : la saison sèche
de l’hémisphère nord apparait vers le mois de janvier, alors que dans
l’hémisphère sud, elle n’apparait que vers juillet. Il y a donc une opposition
entre le régime de l’Oubangui au nord et celui du Kasaï au sud. Le Haut Congo
(Zaïre), appelé Lualaba, connait d’abord un régime d’hémisphère sud qui
s’atténue près de Kisangani. En aval de cette ville, le régime
s’inverse grâce à l’apport des eaux des rivières venant du nord, dont
l’importance devient prépondérante en aval du confluent de l’Oubangui. Il en
résulte que le fleuve Congo, en aval de Kisangani est caractérisé par un régime
d’une certaine régularité.
Jusqu'à Kisangani alternent les biefs calmes et
navigables – de Bukama à Kongolo, de Kindu à Ubundu, où la pente est
faible mais où les rives restent élevées, et les tronçons coupés de rapides
infranchissables, comme les « Portes de l'Enfer », en aval de
Kongolo, et les sept cataractes successives des Stanley Falls. À partir
de Kisangani, le Lualaba
prend le nom de Congo. Il décrit un immense arc de
cercle vers l'ouest. Le fleuve s'élargit en entrant dans les plaines alluviales
de la cuvette centrale. Les berges perdent rapidement de la hauteur, se
réduisent à un simple bourrelet au-delà duquel s'étendent de vastes zones
inondables ; des centaines d'îles parfois très longues divisent le lit en
multiples bras dans lesquels sinue le chenal navigable. Le fleuve baigne Mbandaka. Après le
confluent de l'Oubangui, son plus
long tributaire (2 300 km), le fleuve forme la frontière entre la République Démocratique du Congo et la
République du Congo jusqu'au-delà
de Kinshasa. Il passe dans une série d'expansions, les pools, que
séparent des étranglements. La largeur du fleuve est en moyenne de 6 km,
mais elle peut atteindre 14 km.
L'aspect
change entièrement dans la traversée des plateaux Batéké. Pendant
210 km, les eaux roulent avec force dans une gorge étroite (800 à
3 000 m) creusée dans les grès, aux versants escarpés et ravinés. La
profondeur du lit est en certains points de 25 à 30 m ; c'est le
« Couloir ». Le Fleuve Congo reçoit le Kwa, tronc commun du
Kasaï, du Kwilu et
du Kwango, et débouche
dans le Pool Malebo, site
de Kinshasa et de Brazzaville, vaste
étalement du fleuve dans une zone basse d'origine partiellement tectonique,
séparée en deux passes d'importance inégale par la grande île Mbamou,
à demi submergée en hautes eaux. C'est alors que commence une succession de
rapides qui interdisent toute navigation continue pendant 300 km ;
ils témoignent du travail inachevé d'érosion que mène le fleuve pour rejoindre
l'Océan à travers le bourrelet périphérique du bassin congolais. Après avoir
franchi ainsi une dénivellation de 265 m, en partie par le barrage d'Inga, le Fleuve
Congo entre à Matadi dans sa
partie « maritime », longue d'une centaine de kilomètres, accessible
aux navires de haute mer mais localement dangereuse. Dans l'estuaire,
vers le port de Boma, s'amorce une
fosse sous-marine qui s'enfonce rapidement vers le large.
Le régime
Les différentes sections du Congo ont des régimes
particuliers : de type tropical austral pour le Lualaba, de type
équatorial pour le cours moyen. La situation géographique du bassin, à cheval
sur les deux hémisphères, donne au régime du cours inférieur une réelle
complexité, car il résulte du jeu variable de plusieurs facteurs : durée
de l'écoulement des crues d'amont, époque des précipitations selon les
latitudes, sévérité et longueur de la saison sèche, etc. Mais la taille
du bassin versant est telle qu'une bonne alimentation en
eau est toujours assurée. Si le débit moyen au Stanley Pool est de
39 000 m3s, les variations annuelles
restent modérées : de 29 000 en août à 60 000 m3s en décembre. La crue s'amorce en septembre-octobre
grâce à l'apport de l'Oubangui (15 000 m3s
au confluent en octobre), que relaient ensuite le Kwa, ainsi que tous les
affluents de l'hémisphère Sud. Un premier étiage se dessine en mars, effet de
la saison sèche au nord de l'équateur. Il est suivi par une remontée des eaux
en avril-mai, due à la fois aux pluies équatoriales d'équinoxe sur le cours
moyen et à la seconde saison humide que connaît la partie méridionale du
bassin ; les basses eaux principales se placent en juillet-août,
au moment de la grande saison sèche australe, alors que le flot de crue de
l'Oubangui n'est pas encore arrivé. Si le mécanisme semble régulier,
des circonstances météorologiques particulières peuvent entraîner des paroxysmes,
comme la crue de 1961 (80 000 m3s), génératrice
d'inondations catastrophiques tout le long du cours.
Les principaux
affluents du Fleuve Congo
- la Luvua, qui déverse dans le fleuve les eaux du
lac Moero
- la Lukuga, qui est l'exutoire du lac Tanganyika
- la Lomami, qui prend sa source aux Monts-Mitumba,
près de Kamina, et coule parallèlement au fleuve jusqu'au confluent
- l'Aruwimi, l'Itimbiri, la Mongala, la Lulonga et
la Ruki dans la cuvette centrale
- le Kasaï, dont le débit est de 12.000 m³/sec. et
la longueur est de 2.000 km. C'est l'affluent le plus important, situé
entièrement dans la zone tropicale de l'hémisphère sud. Les principaux
affluents du Kasaï sont le Kwango, le Sankuru et la Lulua.
- l'Oubangui est l'affluent le plus long avec 2.300
km et se classe deuxième par son débit après le Kasaï. Il est situé
entièrement dans la zone tropicale de l'hémisphère nord.
Le rôle économique
Le Fleuve Congo (et ses affluents) tient un rôle majeur en Afrique
centrale. En amont de Kinshasa, il offre un réseau navigable d'un
développement total de 13 500 km, en partie accessible aux barges de
800 t, voire de 1 200 t. Le trafic est important,
malgré les nombreux obstacles qui le gênent, tels les bancs de sable migrants,
qui imposent un balisage constant, et la prolifération de la végétation
aquatique (papyrus, jacinthes d'eau, etc.). Pour les populations riveraines,
eaux courantes et lacs constituent une réserve de poissons utilisée
quotidiennement ; de plus, des milliers de pêcheurs temporaires font une
campagne annuelle, dont les produits sont commercialisés dans les villes. Aussi,
une grande partie du commerce de l'Afrique centrale passe le long
du fleuve, y compris le cuivre,
l'huile de palme,
le sucre,
le café et
le coton.
Le réseau fluvial représente enfin un formidable potentiel
hydroélectrique, et les barrages d'Inga au
bas de Pool Malebo sont les premiers à exploiter ce potentiel, à peine équipé
encore, et qui pourrait être un des facteurs de base d'une industrialisation à
grande échelle.
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