samedi 7 mars 2015

Fleuve Congo




Fleuve d'Afrique centrale, né sur le plateau du Katanga, qui se jette dans l'Atlantique ; 4 700 km (bassin de 3 800 000 km2). Fleuve Zaïre – nommé ainsi par le Président Mobutu de 1971 à 1997, du nom donné au 16ème siècle par les Portugais – puis ensuite renommé Congo, est le plus grand fleuve de la partie ouest de l’Afrique centrale, il sert de frontière naturelle entre la République Démocratique du Congo, la République du Congo et l’Angola.

Cinquième fleuve du monde et avec ses 4700 km de longueur, le fleuve Congo est le deuxième plus long fleuve d’Afrique après le Nil. Avec ses affluents, il irrigue la deuxième plus grande forêt tropicale humide au monde. Il détient, en outre, par son débit, le second rang mondial après l’Amazone et, est le deuxième bassin versant en termes d’importance. Il est aussi depuis 2008, avec des relevés bathymétriques par sonar, considéré comme le fleuve le plus profond au monde avec une profondeur atteignant 221 mètres sous forme de canyons immergés, abritant même une faune typiquement abyssale parfois rejetée agonisante à sa surface en raison d'accidents de décompression brutale provoqués par la force des courants.

Le Fleuve Congo prend sa source dans le sud-est de la République Démocratique du Congo, pays dans lequel il coule jusqu'à son embouchure (tout en formant sur une partie de son cours la frontière avec la République du Congo). Sa source officielle est celle du Lualaba : une mare, située à 1 420 m d'altitude au Katanga, sur une pénéplaine aux pentes incertaines, où prennent également naissance le Zambèze et la Kafue. Son cours s'enfonce assez vite dans les gorges de Nzilo, puis il débouche dans les plaines du Kamolondo, fossé tectonique en partie remblayé et semé de marécages et de lacs encombrés par les papyrus (lac Upemba, lac Kisale, etc.). C'est peu après que confluent la Luvua, qui, par la Luapula, lui apporte les eaux du bassin du lac Bangweulu (Zambie), puis la Lukuga, exutoire du lac Tanganyika.

De par sa position médiane de l’équateur, le débit du fleuve est stable et est, de ce fait, navigable tout au long de l’année et en toute saison. Ce qui représente un phénomène unique au monde ; en effet, 1/3 du bassin du fleuve se trouve dans l’hémisphère nord et 2/3 dans l’hémisphère sud. Conséquence : la saison sèche de l’hémisphère nord apparait vers le mois de janvier, alors que dans l’hémisphère sud, elle n’apparait que vers juillet. Il y a donc une opposition entre le régime de l’Oubangui au nord et celui du Kasaï au sud. Le Haut Congo (Zaïre), appelé Lualaba, connait d’abord un régime d’hémisphère sud qui s’atténue près de Kisangani. En aval de cette ville, le régime s’inverse grâce à l’apport des eaux des rivières venant du nord, dont l’importance devient prépondérante en aval du confluent de l’Oubangui. Il en résulte que le fleuve Congo, en aval de Kisangani est caractérisé par un régime d’une certaine régularité.

Jusqu'à Kisangani alternent les biefs calmes et navigables – de Bukama à Kongolo, de Kindu à Ubundu, où la pente est faible mais où les rives restent élevées, et les tronçons coupés de rapides infranchissables, comme les « Portes de l'Enfer », en aval de Kongolo, et les sept cataractes successives des Stanley Falls. À partir de Kisangani, le Lualaba prend le nom de Congo. Il décrit un immense arc de cercle vers l'ouest. Le fleuve s'élargit en entrant dans les plaines alluviales de la cuvette centrale. Les berges perdent rapidement de la hauteur, se réduisent à un simple bourrelet au-delà duquel s'étendent de vastes zones inondables ; des centaines d'îles parfois très longues divisent le lit en multiples bras dans lesquels sinue le chenal navigable. Le fleuve baigne Mbandaka. Après le confluent de l'Oubangui, son plus long tributaire (2 300 km), le fleuve forme la frontière entre la République Démocratique du Congo et la République du Congo jusqu'au-delà de Kinshasa. Il passe dans une série d'expansions, les pools, que séparent des étranglements. La largeur du fleuve est en moyenne de 6 km, mais elle peut atteindre 14 km.

L'aspect change entièrement dans la traversée des plateaux Batéké. Pendant 210 km, les eaux roulent avec force dans une gorge étroite (800 à 3 000 m) creusée dans les grès, aux versants escarpés et ravinés. La profondeur du lit est en certains points de 25 à 30 m ; c'est le « Couloir ». Le Fleuve Congo reçoit le Kwa, tronc commun du Kasaï, du Kwilu et du Kwango, et débouche dans le Pool Malebo, site de Kinshasa et de Brazzaville, vaste étalement du fleuve dans une zone basse d'origine partiellement tectonique, séparée en deux passes d'importance inégale par la grande île Mbamou, à demi submergée en hautes eaux. C'est alors que commence une succession de rapides qui interdisent toute navigation continue pendant 300 km ; ils témoignent du travail inachevé d'érosion que mène le fleuve pour rejoindre l'Océan à travers le bourrelet périphérique du bassin congolais. Après avoir franchi ainsi une dénivellation de 265 m, en partie par le barrage d'Inga, le Fleuve Congo entre à Matadi dans sa partie « maritime », longue d'une centaine de kilomètres, accessible aux navires de haute mer mais localement dangereuse. Dans l'estuaire, vers le port de Boma, s'amorce une fosse sous-marine qui s'enfonce rapidement vers le large. 

Le régime

Les différentes sections du Congo ont des régimes particuliers : de type tropical austral pour le Lualaba, de type équatorial pour le cours moyen. La situation géographique du bassin, à cheval sur les deux hémisphères, donne au régime du cours inférieur une réelle complexité, car il résulte du jeu variable de plusieurs facteurs : durée de l'écoulement des crues d'amont, époque des précipitations selon les latitudes, sévérité et longueur de la saison sèche, etc. Mais la taille du bassin versant est telle qu'une bonne alimentation en eau est toujours assurée. Si le débit moyen au Stanley Pool est de 39 000 m3s, les variations annuelles restent modérées : de 29 000 en août à 60 000 m3s en décembre. La crue s'amorce en septembre-octobre grâce à l'apport de l'Oubangui (15 000 m3s au confluent en octobre), que relaient ensuite le Kwa, ainsi que tous les affluents de l'hémisphère Sud. Un premier étiage se dessine en mars, effet de la saison sèche au nord de l'équateur. Il est suivi par une remontée des eaux en avril-mai, due à la fois aux pluies équatoriales d'équinoxe sur le cours moyen et à la seconde saison humide que connaît la partie méridionale du bassin ; les basses eaux principales se placent en juillet-août, au moment de la grande saison sèche australe, alors que le flot de crue de l'Oubangui n'est pas encore arrivé. Si le mécanisme semble régulier, des circonstances météorologiques particulières peuvent entraîner des paroxysmes, comme la crue de 1961 (80 000 m3s), génératrice d'inondations catastrophiques tout le long du cours.

Les principaux affluents du Fleuve Congo
  • la Luvua, qui déverse dans le fleuve les eaux du lac Moero
  • la Lukuga, qui est l'exutoire du lac Tanganyika
  • la Lomami, qui prend sa source aux Monts-Mitumba, près de Kamina, et coule parallèlement au fleuve jusqu'au confluent
  • l'Aruwimi, l'Itimbiri, la Mongala, la Lulonga et la Ruki dans la cuvette centrale
  • le Kasaï, dont le débit est de 12.000 m³/sec. et la longueur est de 2.000 km. C'est l'affluent le plus important, situé entièrement dans la zone tropicale de l'hémisphère sud. Les principaux affluents du Kasaï sont le Kwango, le Sankuru et la Lulua.
  • l'Oubangui est l'affluent le plus long avec 2.300 km et se classe deuxième par son débit après le Kasaï. Il est situé entièrement dans la zone tropicale de l'hémisphère nord.
Le rôle économique
Le Fleuve Congo (et ses affluents) tient un rôle majeur en Afrique centrale. En amont de Kinshasa, il offre un réseau navigable d'un développement total de 13 500 km, en partie accessible aux barges de 800 t, voire de 1 200 t. Le trafic est important, malgré les nombreux obstacles qui le gênent, tels les bancs de sable migrants, qui imposent un balisage constant, et la prolifération de la végétation aquatique (papyrus, jacinthes d'eau, etc.). Pour les populations riveraines, eaux courantes et lacs constituent une réserve de poissons utilisée quotidiennement ; de plus, des milliers de pêcheurs temporaires font une campagne annuelle, dont les produits sont commercialisés dans les villes. Aussi, une grande partie du commerce de l'Afrique centrale passe le long du fleuve, y compris le cuivre, l'huile de palme, le sucre, le café et le coton. Le réseau fluvial représente enfin un formidable potentiel hydroélectrique, et les barrages d'Inga au bas de Pool Malebo sont les premiers à exploiter ce potentiel, à peine équipé encore, et qui pourrait être un des facteurs de base d'une industrialisation à grande échelle.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire