samedi 7 mars 2015

Espaces naturels de la RDC

LES AIRES PROTEGEES PAR L’INSTITUT CONGOLAIS POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE (ICCN) 
La puissance du Grand Fleuve Congo
En dehors des huit parcs nationaux que compte le pays, l’ICCN administre une soixantaine de réserves et domaines dits de chasse qui jouent un rôle tout aussi primordial dans la conservation de l’incroyable patrimoine naturel de la RDC. L’appellation de “parc” étant en effet réservée à des sites répondant à certains critères précis, notamment l’absence de population autochtone, d’où le statut de “réserve”. Quant aux domaines de chasse, la pratique cynégétique encadrée y est parfois autorisée par l’ICCN afin de réguler les populations d’espèces animales non protégées et non menacées d’extinction, telles que l’antilope sable ou noire, le grand kudu, l’éland de derby et du cap, le bongo, le situtunga, le buffle, l’hippopotame, différentes sortes d’antilopes de forêts, etc. Parmi ces nombreux domaines et réserves gérés par l’ICCN, on peut épingler les sites qui suivent.

Domaine de chasse de Bili-Uere (Province Orientale) 
Créé en 1974 sur une superficie de 6 millions d’hectares couverte de forêts secondaires et galeries forestières, ce domaine de chasse a pour but de préserver les derniers spécimens d’élands de derby. Il propose des safaris photos et des parties de chasse encadrées afin de contrôler l’action du braconnage dans cette zone frontalière entre la République Démocratique du Congo, le Soudan et la République Centrafricaine. On y trouve aussi le chimpanzé à face claire et l’éléphant de forêt. 
Domaine de chasse de Bombo Lumene (Kinshasa) 
S’étendant sur une superficie de 350 000 hectares, le site de Bombo Lumene est un ancien domaine de chasse situé à 130 kilomètres du centre de Kinshasa. Délimité par les rivières Lufimi et Muti Mutiene à l’est et à l’ouest, le domaine partage sa frontière sud avec Kasangulu (Province du Bas-Congo) tandis que la route du Bandundu lui sert de limite nord. La végétation y est dominée par une savane arbustive entrecoupée de galeries forestières assez étroites. La présence d’animaux dans ce domaine est devenue presque anecdotique mais le site est superbe et se prête parfaitement aux balades et baignades. Les rivières Bombo et Lumene, dont la jonction forme la rivière Maï Ndombe, constituent non seulement des ressources en eau mais rendent le site encore plus attractif. Un pont en lianes enjambe la rivière Bombo et sa traversée style « Indiana Jones » au-dessus des rapides est sympa… On arrive à Bombo Lumene en empruntant la route du Bandundu. Le site est situé sur le plateau des Batéké, presque en face du Village Ibi et à dix kilomètres de la Cité de Mbankana. 
Domaine de chasse de Swa-Kibula 
Situé dans le territoire de Kasongo-Lunda dans la province du Bandundu à la frontière entre la RDC et l’Angola, ce domaine a été créé en 1952 pour protéger les hippotragues noirs, les guépards, les éléphants et l’éland du Cap aujourd’hui disparus. La région est constituée de savanes herbeuses et boisées, et de forêts denses au nord du domaine. Il existe aussi des galeries forestières le long des cours d’eau qui traversent le domaine. Celui-ci couvre une surface de 140 000 hectares. Des attraits touristiques aussi riches que diversifiés tels que les chutes Tembo (ex Guillaume), les chutes François-Xavier sur la rivière Kwango sont visibles et rendent le paysage agréable. 
Parc marin des Mangroves (Bas-Congo) 
Situé à l’embouchure du fleuve Congo, sur le territoire de Moanda, dans la province du Bas-Congo, cette réserve (bien qu’elle porte le nom de parc) a été créée en mai 1992 dans le but de protéger l’environnement de la côte de l’océan Atlantique et les différentes ressources biologiques qui caractérisent ces zones humides, tout en contribuant à la promotion du tourisme dans la région. Avec une superficie de 76 000 hectares dont 20 % situés dans l’océan, le Parc marin des mangroves fait partie des derniers sites en date à ce jour à avoir été classés comme aire protégée par l’ICCN, avec la Réserve de Faune à Okapi d’Epulu et plus récemment le Parc National de la Lomami. Le parc marin abrite une grande forêt d’arbres adaptés à ces mélanges d’eau douce et d’eau salée : les mangroves à palétuviers. On y trouve, d’une part, les espèces aquatiques comme le lamantin d’Afrique, la tortue marine, l’hippopotame, les oiseaux d’eau (le héron, la cigogne, le canard siffleur…) et, d’autre part, des mammifères observables en terre ferme tels le buffle, le singe, le potamochère… Possibilité de randonnées fluviales et océaniques, de pêche sportive, de visites des plages de Tonde et de Kumbi, de la pointe de Banana à l’embouchure du fleuve Congo. Un site unique. 
Réserve de Faune à Okapi (Province Orientale) 
Créée en 1992 et inscrite sur la liste des sites du Patrimoine Mondial depuis 1996, la Réserve de Faune à Okapi (RFO) occupe un cinquième de la forêt de l’Ituri au nord-est du pays (1 370 000 hectares). La réserve de faune abrite des espèces menacées de primates et d’oiseaux et environ 5 000 okapis sur les 10 à 20 000 individus estimés vivant à l’état sauvage dans ce biotope spécifique. Une dizaine d’okapis en captivité sont visibles et étudiés dans la station de capture présente à l’entrée du site. C’est l’unique endroit où il est possible d’observer ces mammifères très rares et d’une discrétion légendaire, impossibles à apercevoir en milieu naturel. La réserve possède également des sites naturels remarquables dont les Monts Mbia et Sidha, le site Edo Mewha, les chutes Ngoy et Arabia… Elle est habitée par des populations nomades traditionnelles de Pygmées Mbuti et de chasseurs Efe. A cause des troubles qui sévissent dans la région de l’Ituri, la réserve est inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial en péril depuis 1997. 
Réserve des Gorilles de Tayna (Nord-Kivu) 
Situé à proximité des villes de Butembo et de Goma, la Réserve des Gorilles de Tayna est un autre projet au Kivu visant notamment la protection des gorilles de plaine présents dans la région. En plus de mettre sur pied un ambitieux programme communautaire auprès de la population locale. La Réserve de Tayna couvre un peu plus de 90 000 hectares. Elle est stratégiquement située entre le Parc National de la Maiko, le Parc National des Virunga et le Parc National de Kahuzi-Biega et fait partie avec huit autres réserves dans la même zone (dont la Réserve de Kisimba-Ikobo) d’un projet visant à créer un terme un vaste corridor de biodiversité reliant ces différents espaces protégés. Le site comprend le Tayna Center for Conservation Biology, un centre d’études, ainsi que le sanctuaire GRACE (Gorilla Rehabilitation and Conservation Education Center) à l’initiative notamment du Dian Fossey Gorilla Fund, qui recueille et soigne les gorilles orphelins victimes du traffic illégal en vue de leur réinsertion probable dans la réserve de Tayna. 
Parcs nationaux 
Sur les huit parcs nationaux de la RDC à ce jour, seul le Parc de la Salonga est situé à l’ouest. C’est ainsi que les conflits récurrents de ces quinze dernières années principalement dans les régions de l’Est ont lourdement porté atteinte aux efforts réalisés pour conserver la riche diversité biologique de la grande majorité des parcs congolais. Les affrontements avec le Rwanda notamment ont provoqué le déplacement de près de deux millions de réfugiés qui ont envahi les parcs nationaux des Virunga et de Kahuzi-Biega, et les incursions de guerriers Maï-Maï ont quant à eux déstabilisé l’Upemba. Mais le Parc de Garamba et de la Maiko n’ont pas non plus été épargnés, loin s’en faut. Les conséquences directes de ces troubles furent le braconnage d’une part, et une sévère déforestation de l’ensemble de ces espaces d’autre part. Les récentes guerres et rébellions n’ayant fait en effet qu’aggraver et généraliser la destruction de ces écosystèmes avec l’exploitation illégale et le pillage des ressources naturelles du sol et du sous-sol. Ce qui explique en partie que quatre de ces parcs naturels aient été classés parmi les sites en péril du Patrimoine Mondial par l’UNESCO. Il s’agit du Parc des Virunga, de Kahuzi-Biega, de la Salonga et de Garamba (ainsi que la Réserve de Faune à Okapi). L’ICCN milite par ailleurs pour que le Parc de la Maiko, sévèrement touché également et qui est l’un des rares à être encore inaccessible aujourd’hui, rejoigne la liste des sites en danger afin qu’il bénéficie de moyens accrus pour garantir sa protection et accélérer le départ des groupes armés Maï-Maï et Simba et la reprise sous contrôle totale du parc par l’ICCN. Pour toutes ces raisons, reconnaissons qu’actuellement il est difficile de recenser précisément le nombre d’individus et les espèces d’animaux objectivement visibles dans ces parcs. Cependant, de réelles avancées sont observées et d’importants efforts sont entrepris pour que cesse l’instabilité à l’œuvre au sein de ces sites protégés et pour que soit préservé ce qui peut encore l’être, tout en permettant à nouveau l’accès au public. C’est ainsi que le Parc des Virunga et le Parc de Kahuzi-Biega notamment, après des années de marasme, retrouvent peu à peu une stabilité propice au retour des touristes pour l’observation notamment des gorilles. Il semblerait que ce soit aussi le cas de Garamba, qui s’en sort peu à peu et dispose encore de nombreux atouts et espèces animales de savane (éléphants, girafes, buffles…). Idem pour les deux parcs katangais des Kundelungu et de l’Upemba qui sont à nouveau accessibles au public, en toute sécurité. Par ailleurs, la politique actuelle de l’ICCN est telle qu’outre le renforcement de la sécurité et de la conservation des sites existants menacés, elle prévoie l’ouverture de nouvelles aires protégées dans le pays dans les années à venir. C’est d’ailleurs le cas avec le dernier né : le Parc National de la Lomami dont la création a été officialisée début 2012. 
Parc National de Garamba (Province Orientale) 
Créé en 1938, ce parc d’environ 500 000 hectares (1 250 000 si on compte les réserves et domaines adjacents) est situé dans le district du Haut-Uélé dans la Province orientale, près de la frontière nord-est de la RDC avec le Sud-Soudan. C’est l’un des plus anciens parcs nationaux congolais et africains avec les Virunga. Sa création est intimement liée à la première expérience de domestication des éléphants d’Afrique à des fins de labour et transport, projet cher aux Belges et à Léopold II, qui a commencé en 1923 à la station de Gangala na Bodio. Site extraordinaire constitué de savanes, de forêts-galeries et de zones boisées, le Parc National de Garamba est le dernier sanctuaire du rhinocéros blanc du Nord, malheureusement amené à disparaître prochainement vu le nombre insuffisant d’individus restant (moins d’une dizaine selon les estimations). Avant la guerre, le parc hébergeait une variété extraordinaire de grands mammifères, dont la population d’éléphants de savane la plus importante au Congo et la seule population de rhinocéros blancs du Nord au monde. La girafe qui n’existe dans aucun autre parc congolais n’était visible qu’ici. Les troubles civils qui se sont déclenchés dans la région ont aggravé la situation de braconnage avec l’intrusion des rebelles soudanais à partir de 2004. Inscrit au Patrimoine Mondial en 1980, le parc a été repris sur la liste du patrimoine en danger en 1996. Cependant, Garamba se relève peu à peu et de grands efforts sont entrepris pour la protection et mise en valeur de ses nombreuses richesses dont sa grande diversité en faune toujours présente (éléphants, girafes, buffles, hippotragus, phacochères, lion, léopards, serval, hyène, hippopotames, chimpanzés, babouins…). L’offre touristique s’y redéveloppe donc avec l’organisation de safaris, survols en avion parmi diverses activités, et la présence d’un lodge tout confort prêt à accueillir les visiteurs. 
Parc National de Kahuzi-Biega (Sud-Kivu) 
Créé en 1970 sur une surface de 600 000 hectares et situé à 30 kilomètres au nord de Bukavu (province du Sud-Kivu), le nom du parc fait référence aux deux volcans éteints situés dans ses limites : le Mont Kahuzi (3 308 m) et le Mont Biega (2 790 m), tous deux couverts de végétation alpine si caractéristique de ce climat équatorial d’altitude, et qu’il est possible d’escalader. Mais le PNKB est surtout l’un des seuls refuges, et le principal en RDC, des gorilles de plaine (Gorilla beringeii graueri). Seules quelques familles de gorilles sont habituées à la présence humaine et aux visites, et figurent parmi les trésors les plus vulnérables du parc pour cette raison notamment. Avec le Parc des Virunga, Kahuzi-Biega a payé un lourd tribut à la guerre suite à l’envahissement de miliciens armés et autres rebelles qui se sont livrés au braconnage, à l’exploitation minière incontrôlée, à l’abattage d’arbres et à la production de charbon de bois. C’est ainsi que depuis 1997, le parc est inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial en péril. La coopération technique allemande (GTZ) et d’autres ONG de conservation de la nature collaborent aux efforts déployés par l’ICCN pour tenter de préserver cette faune et flore exceptionnelles. La situation sécuritaire et l’offre d’accueil sont telles aujourd’hui qu’il est très facile de rejoindre le parc depuis Bukavu et d’organiser une visite aux gorilles, et/ou de se balader dans ce superbe site naturel qui dispose par ailleurs de nombreux autres atouts (sources d’eau thermales, visites de chutes, découverte de villages et de la culture pygmées, centre de réhabilitation de chimpanzés…). 
Parc National des Kundelungu (Katanga) 
Créé en 1970 sur une superficie d’environ 800 000 hectares dont 250 000 hectares de réserve naturelle intégrale (située entièrement sur le plateau de Kundelungu) et 550 000 hectares de zone annexe, le Parc National des Kundelungu est situé à 180 kilomètres de Lubumbashi dans la province du Katanga. Il est destiné à mettre à l’abri les rares populations de guépards, léopards et de zèbres d’Afrique centrale, et abrite les chutes les plus hautes d’Afrique : celles de la Lofoï (384 mètres en un seul jet). A part la zone annexe, le Parc des Kundelungu intrègre aussi la réserve partielle de Tshangalele (créée en 1955), située à 100 kilomètres au sud-ouest de la station de Katwe, et qui œuvre à la protection des oiseaux, en particulier du canard à queue dressée. Le guépard y trouve son tout dernier refuge sur le territoire congolais. D’autres spécimens caractéristiques de la faune de la savane africaine s’y retrouvent, comme le zèbre, l’antilope rouanne, l’éland du Cap et le grand koudou. Le Parc National des Kundelungu et le Parc National de l’Upemba tout proche forment un complexe d’écosystèmes similaires mis en conservation. Les deux sont séparés par un couloir écologique qui forme le domaine de chasse de Lubudi-Sampwe par où les animaux migrent entre les deux aires protégées. 
Parc National de la Lomami (Maniema) 
Il s’agit d’une nouvelle aire protégée dont la création a été officialisée par l’ICCN en février 2012. Le Parc National de la Lomami couvre une superficie de 255 800 hectares à cheval sur la province du Maniema, la Province Orientale et le Kasaï Oriental. Il comprend en son sein la Réserve de faune de Lomami-Lualaba. Le projet à l’origine de la création du parc et qui est toujours en cours aujourd’hui se nomme TL2, du nom des trois rivières qui forment les frontières du parc : Tshuapa, Lomami et Lualaba. L’objectif de TL2 est au départ de déterminer combien de bonobos vivent toujours dans les forêts vierges au cœur du Congo délimitées par ces trois rivières, ainsi que de répertorier les autres grands animaux, et d’identifier les menaces qui pèsent sur ces espèces afin de les protéger. Il est apparu qu’outre les bonobos, des okapis, paons congolais, hippopotames, et éléphants de forêt y ont aussi trouvé refuge, et il serait même question d’une nouvelle espèce de singes appelée Lesula… Sans parler de la variété de végétation forestière également à l’étude. Le comité de pilotage de la création du parc est constitué notamment de l’ICCN et de la coopération allemande (GTZ). Sa gestion devrait impliquer les communautés riveraines, l’Etat congolais et l’ICCN afin d’œuvrer à la protection durable et à l’inventaire des espèces animales et végétales de ce nouveau trésor congolais. 
Parc National de la Maiko (Province Orientale) 
Créé en 1970, le Parc de la Maiko s’étend sur près de 1 000 000 hectares. Il est situé dans la forêt de l’Ituri entre les provinces Orientale, du Nord-Kivu et du Maniema. Il abrite en théorie trois des plus spectaculaires espèces animales endémiques du pays : le rarissime okapi, des gorilles de plaine et le fameux paon congolais que l’on ne trouve qu’à cet endroit dans le pays. En plus d’une population d’éléphants de forêt, de chimpanzés à face claire et de buffles, parmi de nombreuses autres espèces. Et dont la survie à l’intérieur du parc serait quelque peu menacée par la présence de groupements armés qui occupent toujours le parc en partie aujourd’hui et exercent de nombreuses pressions sur sa faune et flore, le rendant majoritairement inaccessible. Le Parc de la Maiko est constitué d’un bloc de forêt ombrophile tout à fait différente de celle de la Salonga. Il s’agit d’une forêt semi montagneuse dont l’altitude moyenne est de 1 200 mètres. Le parc de la Maiko est d’une topographie vallonnée et d’accès malaisé. La pluviométrie y est la plus élevée de la RDC. La forêt y est (était ?) très belle, et d’une productivité naturelle remarquable. Il s’agit de l’un des seuls sites dont l’ICCN n’a à l’heure actuelle (2012) pas encore pu reprendre le contrôle total et dont elle ne garantit pas encore la stabilité ni la sécurité. 
Parc National de la Salonga (Equateur) 
Créé en 1970, il est situé dans la cuvette centrale sur une zone localisée entre le sud de la Province de l’Equateur et le nord de celles du Bandundu et des deux Kasaï. Le Parc de la Salonga couvre une superficie de 3,6 millions d’hectares, couverts essentiellement de forêts primaires de basse altitude (soit plus ou moins 2,7 % de l’ensemble des forêts tropicales de la République Démocratique du Congo). Il est classé comme site du Patrimoine Mondial depuis 1980. C’est aussi la plus grande réserve naturelle de forêt tropicale de la planète. Plusieurs rivières le parcourent, dont la Salonga qui lui donne son nom. L’animal le plus exceptionnel qu’il renferme est le mythique bonono (Pan paniscus) qui ne vit que dans ce biotope spécifique présent au nord et centre du pays. La biodiversité de ce parc, non encore totalement inventoriée à ce jour, est des plus remarquables qui puissent se retrouver sous les tropiques. L’Union européenne y réalise un grand projet de conservation des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale, en collaboration avec l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). Par contre, la taille du parc et son isolement (accessibilité aléatoire et difficile) ne facilitent pas la protection des espèces naturelles qui y habitent. La présence de campements de braconniers professionnels a été rapportée, même dans les parties les plus reculées du parc. Toutefois, le parc compte encore une population importante de bonobos et le groupement d’éléphants qui a survécu au braconnage pourrait notamment se régénérer plus ou moins rapidement en cas de protection optimale. 
Parc National de l’Upemba (Katanga) 
Créé en 1939 en plein cœur de la province minière du Katanga sur une superficie d’environ 1 173 000 hectares, le Parc National de l’Upemba comprend des vallées de savane arbustive de contrefort, un plateau de savane herbeuse, des hauts plateaux parsemés de galeries forestières ainsi que la grande vallée marécageuse de la dépression de Kamalondo, où coule la rivière Lualaba, source du fleuve Congo. C’est dans cette dépression de Kamalondo que se trouvent les lacs Upemba, Mulenda, Kabwe et Kayumba. Le parc offre une grande diversité de milieux biogéographiques et renferme une faune typique et variée. Le zèbre, l’antilope rouanne, l’éland du Cap, le bubale, le grand koudou notamment se retrouvent dans le secteur des hauts plateaux, tandis que les savanes abritent, elles, de nombreux troupeaux d’éléphants, de buffles et d’antilopes. Quant aux marécages, ils accueillent de multiples oiseaux aquatiques, parmi lesquels de nombreux migrateurs paléarctiques. Le parc n’a pas échappé aux conséquences des troubles que le pays a connus. En mai 2004, des groupes armés se réclamant des Maï-Maï ont pillé et saccagé le quartier général du parc à Lusinga. Depuis lors, le parc était devenu la cible privilégiée de ces bandes armées mettant ainsi en péril les différentes espèces d’animaux qui faisaient la fierté de cette aire protégée. Mais le tourisme reprend depuis quelque temps grâce à la stabilité qui est peu à peu revenue dans cette aire. Même si, comme dans d’autres parcs du pays, il est illusoire d’affirmer pouvoir observer les quelques spécimens de faune rescapés, vraisemblablement tapis dans des zones peu accessibles du parc à l’abri des regards et des braconniers en tous genres. 

Parc National des Virunga (Nord-Kivu) 
Premier parc naturel d’Afrique, créé en 1925 par décret du Roi Albert 1er de Belgique, le Parc National des Virunga est indiscutablement l’un des plus spectaculaires du continent africain. Bordé au nord par le lac Edouard, au sud par le lac Kivu, à l’est par les rivières Rwindi et Rutshuru et à l’ouest par la chaîne des Monts Mitumba, il abrite la plus extraordinaire variété d’habitats naturels (biotopes) que l’on puisse trouver sur terre. C’est un véritable microcosme du continent africain : passant des forêts tropicales aux savanes, par les pics enneigés du Ruwenzori et les volcans en activité de la chaîne des Virunga, ce parc abrite la plus importante biodiversité en faune et flore d’Afrique dont les célèbres gorilles de montagne qu’il est possible d’observer en milieu naturel. Par contre, de par sa proximité avec les zones frontalières du Rwanda et de l’Ouganda, ce parc est celui qui a sans doute le plus souffert des guerres et du braconnage, ayant même servi de refuge aux bandes armées. Avec pour conséquence que la faune y a été décimée dans des proportions inquiétantes. Par exemple, le nombre d’hippopotames est passé de 30 000 individus à 250, et celui des éléphants de 15 000 à 300. Encore que ce ne soient là que des estimations. La forte insécurité encore de mise dans cette région pousse à beaucoup plus de retenue pour des visites de découverte dans certaines zones du parc encore à éviter. Mais ce qui n’empêche pas le déroulement de certains circuits, parmi les plus populaires (ascension du Nyiragongo, observation des gorilles, trekking sur le Ruwenzori…), grâce à l’encadrement de l’ICCN et à la sécurité assurée par les valeureux rangers du parc, dont de nombreux sont déjà tombés en tentant de le protéger. Inscrit en 1979 sur la liste du Patrimoine Mondial de l’humanité établie par l’UNESCO, le Parc National des Virunga est repris depuis 1994 sur la liste des sites en danger.


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